Édition : 10/18
Date : 1795
Nombres de pages : 374 pages
« Injustement privées de leur héritage, Elinor et Marianne Dashwood sont contraintes de quitter le Sussex pour le Devonshire, où elles sont rapidement acceptées par la bourgeoisie locale étriquée et à l'hypocrisie feutrée. L'aînée, Elinor, a dû renoncer à un amour qui semblait partagé, tandis que Marianne s'éprend bien vite du séduisant Willoughby. Si Elinor, qui représente la raison, dissimule ses peines de cœur, sa cadette étale son bonheur au grand jour, incapable de masquer ses sentiments. Jusqu'au jour où Willoughby disparaît... »,
Ce j'en pense
Le coup (de génie) m’a été fatal. Me voilà, comme beaucoup d’entre vous, atteinte du virus ravageur dénommé « Jane Austen ». Figurez-vous que ma première tentative s'était avérée infructueuse : rien du charme de l’Angleterre du 18ème siècle ou des péripéties des miss Dashwood n’avait chatouillé ma curiosité au-delà des cent premières pages.
Mais cette expérience fut la bonne. J’ai été happée littéralement par l’histoire et surtout par celle de Marianne, la plus jeune des sœurs Dashwood. C’est une héroïne si pleine de vie que son aventure avec le beau Willoughby m’a transporté – certes, jusqu’à ce que…(mais là, je ne dirais rien). D’ailleurs, ce jeune homme, même s’il n’est pas parfait, m’a ravie. Certes, il est lâche, imprudent et un tantinet cupide mais son étonnante vivacité d’esprit et sa pétulante jeunesse en fait le véritable pendant de la jeune Marianne. Quel couple harmonieux ! Aussi, l’aurez-vous deviné que cette dernière est davantage gouvernée par les sentiments : exaltée et souvent excessive, elle ne peut raisonnée quand il s’agit d’aimer. Ce qui la place aux antipodes de sa sœur aîné, Elinor, qui, en matière de sentiments amoureux, ne peut se laisser aller. Elle maîtrise ses émotions, non pas par honte ou par mesquinerie, mais véritablement par respect pour sa famille. Une grandeur d’âme sans pareil.
Ce que j’ai trouvé surprenant, car je ne m’y attendais pas, c’est l’habilité de Jane Austen à rendre son récit intrigant. Il est vrai que j’ai souvent été surprise par la tournure des événements et par la manière dont les personnages les perçoivent et nous les font savoir.
Enfin, au-delà de l’intrigue, le style de Jane Austen donne toute sa force au roman : raffiné, riche et savoureux, il est un véritable vecteur de plaisir pour les yeux et les oreilles – si comme moi, vous vous plaisez à lire à voix haute !
Je finirai donc ce billet sur trois mots : lisez-le absolument !